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Publié le 02-01-2017

Autoconcervation ovocytaire : une enquête menée par le centre d'éthique clinique.

Autoconcervation ovocytaire : une enquête menée par le centre d'éthique clinique.

L'autoconcervation des ovocytes par vitrification, nouveau procédé de congélation dont il est établi qu'il est sans danger et efficace pour conserver les ovocytes, est désormais techniquement disponible.

Il n'est autorisé en France actuellement que pour les femmes ayant besoin d'une préservation de leur fertilité pour raison médicale ou pour conserver les ovocytes de donneuses.
Il n'est pas ouvert aux femmes qui voudraient par ce moyen anticiper sur la baisse de la fécondité liée à l'âge et se ménager ainsi la possibilité d'avoir un enfant lorsque leur horloge biologique ne leur permettra plus d'être enceintes spontanément.

Cette restriction a fait l'objet et continue de faire l'objet de fortes controverses, d'autant que cet accès à la concervation de ses propres ovocytes pour raison dites de « convenances » ou « sociétales » est autorisé chez plusieurs de nos voisins.
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens Français (CNGOF), par exemple, s'est prononcé en faveur d'une ouverture à « l'autoconcervation ovocytaire sociétale » dès décembre 2012.
Le débat a été ravivé en 2016 par un manifeste signé par cent trente médecins demandant l'assouplissement des lois encadrant la PMA en général et l'autoconcervation ovocytaire en particulier.

 

Une étude menée par le centre d'éthique clinique.

Ce contexte a conduit le Centre d'éthique clinique à entreprendre une étude afin de mieux connaître la position des principaux acteurs concernés par l'autoconcervation ovocytaire : les femmes susceptibles d'être intéressées pour elles-mêmes et leur gynécologues.


La question posée à l'étude était la suivante :


L'autoconcervation ovocytaire pour raison dites sociétales est-elle une bonne idée au plan éthique ?
Pourquoi oui ? Pourquoi non ?


Cette étude a été menée par 4 personnes du Centre d'éthique clinique de professions différentes (une juriste, une psychanalyste, une sociologue et un médecin).

 

Trois groupes de personnes ont constitué l'étude :

  • Un groupe de 36 femmes en âge de procréer et sans enfant (25-43 ans).
  • Un groupe de 19 gynécologues non spécialisés dans le traitement de l'infertilité.
  • Un groupe de 8 femmes ayant dû recourir à un don d'ovocytes pour avoir un enfant à cause de leur âge (43 ans et plus).

 

 

Les résultats de l'étude sont les suivants

 

Le groupe de femmes en âge de procréer

La grand majorité revendique une levée de l'interdiction d'accès à l'autoconcervation ovocytaire (ACO).

Pour autant elles ne sont pas toutes convaincues de l’intérêt pour elles-même d'avoir recours à cette technique. Cette technique à un dilemme car les femmes les plus jeunes du groupe ne souhaitent pas vraiment s’intéresser à cette technique alors que justement elle leur est destiné (25-30 ans). A l'age où elles si intéressent plus personnellement il est déjà presque trop tard.

Le sujet le plus important pour les femmes de ce groupe est la difficulté de trouver le bon partenaire pour faire leur vie et fonder leur famille. Le seul argument qui donne de l’intérêt à la technique ACO est le faite que cela leur permettra de se donner plus de temps pour trouver « le bon » partenaire.

 

En résumé les femmes rencontrées plaident pour une ouverture de l'ACO, mais pas pour une incitation à y avoir recours.

 

L'étude montre aussi que la plupart des femmes du groupe n'envisage pas une maternité après 45 ans. Pour elles, l'ACO ne serait pas une raison de repousser au delà d'un seuil raisonnable l'âge de la maternité.

Les femmes souhaitent toujours exprimer leur pleine liberté reproductive sans que personne ne s'en mêlent (médecins, société...) et sont demandeuses d'un encadrement par la loi pour autoriser cette technique de préservation de la fertilité avec un encadrement par des limites d'accès liés à l'âge aussi bien pour la préservation que pour l'utilisation des ovocytes conservés.
Cette technique ne serait donc pas une cause future d'augmentation des grossesses tardives.

 

Le groupe des gynécologues non spécialisé en PMA

La position des gynécologues de France sur les méthodes d'autoconcervation ovocytaire n'est pas très favorable à laisser libre cette possibilité.
Selon eux, c'est à la société à s'adapter aux femmes et non pas aux femmes de s'adapter aux dérives de la société. La société devrait plutôt se concentrer sur la création d'un environnement social et financier qui incite les femmes à faire des enfants tôt. Toutefois, ils se disent prêts à soutenir les femmes si elles sont demandeuses de cette technique.
Un grande majorité prônent une ouverture par la loi de l'accès à l'ACO avec un cadre fixé par la loi qui contiendrait un âge maximum pour la réutilisation des ovocytes conservés.
La dessus, le groupe de femmes en âge d'avoir des enfants et celui des gynécologues se retrouvent.

Les gynécologues qui sont plus hostiles à la technique de l'ACO, le sont pour protéger les femmes contre une fausse garantie d'obtenir une grossesses à coup sûr (les ovocytes conservés peuvent ne donner aucune naissance plus tard en protocole PMA), assortie d'un risque de recul de l'âge de la maternité.
Il n'y a pas vraiment d'arguments médicaux contre cette technique de la part des gynécologues.

Les gynécologues font aussi remarquer que le sujet et les conversations à propos de la fertilité est difficile à aborder en consultation car il est ressentit comme une intrusion dans la vie privé.


Le groupe des femmes ayant eu des enfants par don d'ovocytes en raison de l'âge.

L'étude montre que bien qu'elles ne soient plus concernées pour elles-même, elles sont très favorable à l'ACO, mais en raison de l'épreuve terrible qu'elles ont vécu et qu'elles continues de vivre en aillant eu besoin de recourir à un don d'ovocytes pour avoir un enfant.
Elles pensent que cette technique d'autoconcervation ovocytaire aurait pu éviter cette épreuve si elle avait été accessible.

L'étude fait remonter pour ce groupe de femme que même si le bonheur d'avoir eu un enfant grâce au don d'ovocytes était complet, la rupture génétique, tout au moins l'intervention d'une tierce personne (la donneuse) était difficile à vivre et qu'elles continuaient longtemps après d'en souffrir au quotidien. Les témoignages insistent sur le fait que depuis la naissance de l'enfant né par don, la vie se concentrait autour de lui, d'une façon beaucoup trop excessive, pour lui, comme pour la relation de couple, probablement par compensation de ce qu'elles avaient eu à subir pour en arriver jusque-là.

De l'étude de ce groupe, on retient que le don d'ovocytes n'est pas si simple que cela. Il y a donc là un argument fort en faveur de l'autoconcervation ovocytaire pour raison d'âge.

En effet, il y a comme un paradoxe à soutenir collectivement le recours au don, tout en n'ouvrant pas l'accès à l'autoconcervation ovocytaire, alors pourtant que celle-ci permettrait dans un bon nombre de cas d'échapper, à l'épreuve qui signifie le recours au don.

 

 

Article rédigé par myferti.

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